Mercredi, la «Soirée de clôture» a marqué la fin des 58es Journées de Soleure. Le Prix de Soleure, la récompense la plus importante, a été attribué à «Until Branches Bend» de Sophie Jarvis. «Foudre» de Carmen Jaquier a gagné le prix Opera Prima en tant que premier long métrage de la réalisatrice, et le public a choisi «Amine» de Dani Heusser pour le PRIX DU PUBLIC. Les 58es Journées de Soleure ont enregistré près de 55 000 entrées.
Le Prix de Soleure – la récompense la plus importante – a été attribué à «Until Branches Bend» de Sophie Jarvis, responsable à la fois du scénario et de la mise en scène du film, produit en Suisse par Michela Pini et Olga Lamontanara de Cinédokké (Lugano). Dans son éloge, le jury conclut: «L’œuvre crée un monde achevé dans lequel il nous immerge durant près de cent minutes. L’histoire se déroule dans une vallée étroite et chaque personnage, chaque bâtiment, chaque détail contribuent à donner vie à cet univers fictif. Du casting aux couleurs, en passant par les lieux de tournage, tout est délibéré et réfléchi.»
Le film traite d’une jeune femme qui travaille comme ouvrière dans une conserverie. Un jour, elle découvre un insecte invasif qui risque de menacer l’environnement et les humains. Elle doit alors convaincre sa communauté du danger. Sophie Jarvis est suisso-canadienne, vit à Vancouver et travaille comme autrice et réalisatrice. Il s’agit de son premier long métrage. Le Prix de Soleure est doté de CHF 60 000. Cette année, le jury réunit le caricaturiste de réputation internationale Patrick Chappatte, l’autrice et chroniqueuse Nina Kunz ainsi que la réalisatrice néerlandaise Ineke Smits. Cette récompense est soutenue par le Fonds Prix de Soleure ainsi que par le canton et la ville de Soleure. La somme est partagée à parts égales entre la réalisation et la production.
Le PRIX DU PUBLIC revient à «Amine – Held auf Bewährung», un portrait du plus célèbre requérant d’asile de Suisse. Venu de Guinée, Amine Diare Conde doit se débrouiller avec le minimum vital. Malgré ses maigres ressources, il aide sans relâche les personnes encore plus démunies que lui. Initiateur de «Essen für Alle», une campagne pour distribuer des repas gratuits, il passe le peu de temps que lui laisse son projet à lutter pour son droit de séjour. La réalisation est signée Dani Heusser, la production a été assurée par Catpics (Zurich). Dani Heusser a longtemps travaillé pour la Radio Télévision Suisse RTS et il est cinéaste indépendant depuis 2015. Le PRIX DU PUBLIC, doté de CHF 20 000, est financé par les Journées de Soleure et son principal sponsor Swiss Life. Le jury n’est autre que le public, qui choisit son œuvre préférée parmi sept films.
Le prix Opera Prima pour le premier long métrage va à «Foudre» de Carmen Jaquier, produit par Flavia Zanon pour Close Up Films (Genève). Le jury souligne l’incroyable parfum de liberté de cette fiction à la fois émouvante et inattendue, raison pour laquelle il lui attribue ce prix. «Son sens du cadrage et ses paysages incarnés, au service de la narration, nous transportent dans un autre temps», souligne le jury dans son hommage. Celui-ci se compose, cette année, de Joanne Giger, scénariste, de Guilhem Caillard, critique de cinéma et responsable du festival CINEMANIA (Montréal), ainsi que de Markus Duffner, responsable de LocarnoPro du Festival du film de Locarno. Le prix Opera Prima, doté de CHF 20 000, est financé par les fonds culturels des sociétés pour les droits d’auteurs SUISSIMAGE et SSA. Il récompense à parts égales la réalisation et la production exécutive.
Un bilan réjouissant
Les Journées de Soleure tirent un bilan positif de la semaine écoulée. Le festival n’a jamais cessé de mettre l’accent sur les films et la création cinématographique. «Nous avons constaté que le public aussi bien que les professionnel.le.s du cinéma éprouvent le même besoin de se réunir sur place, d’échanger et de maintenir le dialogue», observe Niccolò Castelli, pour qui il s’agit des premières Journées de Soleure en tant que directeur artistique, une fonction qu’il remplit aux côtés de Monica Rosenberg, la co-directrice administrative du festival. «Beaucoup des 220 films présentés sont l’œuvre d’une nouvelle génération de cinéastes qui veulent participer au dialogue social de manière audacieuse, décalée et, surtout, très courageuse», poursuit N. Castelli.
Si les salles de cinéma ont été bien remplies, la soixantaine de manifestations qui accompagnaient le festival ont-elles aussi attiré un public nombreux, par exemple le programme «Rencontre» centré sur le montage, le «Focus» consacré aux œuvres à base de matériel d’archives, ou encore les tables rondes de «Fare Cinema» où, tous les matins, des pros du cinéma pouvaient discuter, café et croissant en main, de différentes questions relatives à la branche. Sans oublier le public, qui pu se glisser dans les coulisses de la réalisation et en approfondir de nombreux aspects. Les images des salles pleines se reflètent dans les chiffres: les quelque 55 000 entrées ont dépassé toutes les estimations.
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