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Photo du rédacteurJean-Marc Detrey

Coup d’envoi des 58es Journées de Soleure

La 58e édition des Journées de Soleure ouvre ses portes aujourd’hui sans la présence du président de la Confédération Alain Berset qui a dû annuler sont transfert depuis Davos en raison des conditions météorologiques. Le lancement est marqué par la projection du film «This Kind Of Hope» de Pawel Siczek, qui se penche sur l’opposant bélarusse Andreï Sannikov. Les Journées de Soleure se déroulent pour la première fois sous la nouvelle direction de Monica Rosenberg et de Nicollò Castelli.

Dans «This Kind of Hope» («Une sorte d’espoir», traduction libre), le réalisateur Pawel Siczek brosse le portrait d’Andreï Sannikov et de sa lutte pour les droits humains et pour la démocratie en Bélarus. Il s’agit du combat d’un homme qui refuse de se résigner à l’injustice et à l’oppression. Dans les années 90, l’ancien diplomate bélarusse Andreï Sannikov avait démissionné de sa fonction publique comme ministre adjoint des Affaires étrangères en signe de protestation. Son opposition au régime d’Alexander Loukaschenko lui a valu un séjour en prison et l’a obligé à s’exiler en Pologne. Loin d’abandonner sa vision, Andreï Sannikov poursuit son engagement inlassable pour un Bélarus démocratique depuis son exil. Le réalisateur Pawel Siczek, quant à lui, a fui la Libye dans son enfance pour arriver en Suisse. Ses expériences personnelles l’ont motivé à raconter l’histoire de Sannikov.


Chacune et chacun a son rôle à jouer

Selon les mots du président Alain Berset, «ce film saisissant montre à quel point les notions de liberté, de démocratie et des droits de l’homme sont intrinsèques à l’être humain». Les dictateurs, poursuit-il, tentent de réduire les populations au silence. Il souligne que nous avons toutes et tous notre rôle à jouer. S’engager, c’est agir là où on peut. «La démocratie n’est jamais acquise, jamais permanente», nous rappelle Alain Berset. Le président de la Société suisse des Journées de Soleure, Thomas Geiser, a mentionné dans son allocution la mission particulière du festival: «Nous offrons un espace où l’on puisse se forger librement une opinion.» En tant que vitrine du cinéma suisse, les Journées de Soleure défendent non seulement la liberté artistique, mais aussi les multiples façons de s’exprimer et de se positionner.


Le cinéma comme espace public

Dans son discours, le nouveau directeur artistique Niccolò Castelli imagine à haute voix les débuts du cinéma, l’époque où le public s’y rendait pour fuir la réalité. «Nous sommes submergés d’images, elles nous poursuivent partout. Impossible de se mettre à l’abri.» À ses dires, les Journées de Soleure offrent l’occasion de se recueillir, de s’ouvrir aux histoires qui se révèlent au fil des projections. En co-direction avec Niccolò Castelli, Monica Rosenberg gère la partie opérationnelle des Journées de Soleure. Elle évoque dans son allocution «la responsabilité de celles et ceux qui écrivent, réalisent, financent et produisent des films». Elle estime que cette responsabilité nous concerne toutes et tous. Le but, ici à Soleure, sera toujours de défendre avec passion le cinéma en tant qu’espace public. Les deux co-directeurs ont remercié l’auditoire et les institutions de leurs longues années de soutien.


Des fictions de qualité

Les 58es Journées de Soleure présenteront 220 films au total. Le programme de cette année se distingue par de nombreuses fictions, des récits féminins poignants et des œuvres qui s’essaient à des formes de narration inédites et audacieuses. Le cru 2023 se démarque par une qualité exceptionnelle, et celle-ci n’est pas forcément liée à de gros budgets. Le 25 janvier 2023 verra entre autres la remise du Prix de Soleure. Le nouveau cycle de discussions «Fare Cinema» aura lieu tous les matins au restaurant Kreuz et abordera différents sujets avec des réalisateur.trice.s et autres spécialistes du cinéma. Il sera question d’utopies dans les films, de montage avec l’experte Katarina Türler, d’intimité devant la caméra ou des façons de représenter la guerre à l’écran. Les nombreux ateliers, master classes et rencontres avec les professionnel.le.s de la branche permettront d’échanger sur le métier et la politique du cinéma. Les sites du festival comprennent désormais le théâtre municipal de Soleure (Stadttheater Solothurn). L’édition actuelle se déroulera sans restrictions pandémiques, une première depuis deux ans. Le budget prévoit trois tiers des entrées enregistrées avant la crise sanitaire.


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