Cette année, avec le retour de tous les événements sur place, le Festival a décidé de faire appel à un illustrateur et affichiste renommé, grande signature d’affiches alternatives de films cultes notamment. Son travail est reconnu par les plus grands, tels que Francis Ford Coppola ou encore Steven Spielberg.
Crédit image : Laurent Durieux
Magloire (Paul Hamy) s’enfuit d’une gare et tombe sur un homme mourant qui lui remet une enveloppe pleine d’argent. Il est vite rattrapé par la bande à qui la somme était destinée. Il devient otage avant de devenir complice et d’embarquer avec tout le monde sur un immense cargo.
9 Doigts suit une intrigue qui évolue de manière très plaisante et remplie d’humour et de dialogues philosophiques. Les personnages, qui deviennent de plus en plus fous, partent dans des délires quasiment post apocalyptiques et l’on rit de la situation dans laquelle ils se sont eux-mêmes fourvoyés et empêtrés de manière définitive. C’est un humour très personnel ne trouvant sa place dans aucune catégorie existante que nous sert le réalisateur et, si on y adhère, on passe un excellent moment en compagnie de personnages tous plus bizarres les uns que les autres. Ils sont tous concernés par une situation future qui les dépasse et risque d’être fatale.
En quelque sorte, F.J. Ossang nous relate un récit de fin du monde au sein d’une bande de pieds nickelés. Et au lieu de faire des références à tout bout de champ à des genres ou des inspirations, le cinéaste les mélange toutes dans un shaker et y ajoute sa remarquable personnalité: le résultat est un film d’où sortent pêle-mêle le film de gangsters, le film noir, la comédie et la philosophie comme bouée de secours, face à l’inéluctable qui se profile.
On sent que F.J. Ossang est parfaitement soutenu par ses comédiens qui s’impliquent intensément dans leurs personnages respectifs et dans l’imagination de leur réalisateur. Et cela devient de plus en plus flagrant dès que la folie commence à s’emparer des protagonistes. Les dialogues deviennent surréalistes, pessimistes, perdent leur sens, à moins qu’ils n’essaient d’en inventer un autre, un nouveau, celui qui régnera après le cataclysme.
9 Doigts s’amuse à pousser dans leurs retranchements des êtres humains en proie à la pire calamité qu’ils puissent redouter: leur fin. Et cela donne un film étrange, inclassable, rempli d’humour et de réflexions sur tout et rien, un moment particulier qui vaut largement le détour.
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