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Cinétoile

Recto Verso #03: zoom sur «Lire Lolita à Téhéran»

Le cinéma. La littérature. Deux arts certes distincts, mais dont les liens, reposant notamment sur la narration et l’émotion, sont étroits, puissants, indissolubles. On vous propose d’approcher ce couple fascinant dans cette chronique intitulée Recto Verso. Aujourd’hui, zoom sur Lire Lolita à Téhéran, une adaptation d’un roman best-seller d’une autrice iranienne.

 

© Filmcoopi Zürich AG
© Filmcoopi Zürich AG

Lire Lolita à Téhéran est d’abord un livre, un livre-phénomène : best-seller (un nombre astronomique d’exemplaires vendus), traduit en plus de 30 langues, Prix du meilleur livre étranger 2004 et Grand Prix des lectrices de Elle 2005.

 

C’est une autrice iranienne, Azar Nafisi, qui l’a écrit, mais pas dans sa langue maternelle, le farsi : elle a jeté son dévolu sur l’anglais, qu’elle maîtrise à la perfection.

 

Lire Lolita à Téhéran est un roman autobiographique. Azar Nafisi est professeure de littérature à l’université de Téhéran. Mais elle est contrainte de quitter cet établissement d’enseignement supérieur, après avoir refusé de porter le voile. C’est alors qu’elle va réunir sept de ses étudiantes et leur donner des cours à l’abri des regards indiscrets, dans son salon. Là, elles débattent de livres, dont Lolita de Vladimir Nabokov, un roman à la réputation sulfureuse. Se plonger dans de telles pages au sein d’un régime oppressif comme l’est celui de la république islamique d’Iran constitue tout à la fois un magnifique pied-de-nez fait aux mollahs, un acte de bravoure et un hymne à la liberté. La littérature permet de résister à l’obscurantisme, aux ténèbres d’une foi aussi bête que folle. Elle est une lumière, un fanal au cœur de la nuit épaisse que le régime des mollahs s’efforce de faire régner sur les esprits humains.


 © Éditions Zulma © Filmcoopi Zürich AG


C’est sur ce canevas passionnant que se base le long métrage Lire Lolita à Téhéran, réalisé par le cinéaste israélien Eran Riklis. Les attentes étaient donc logiquement grandes. Mais, hélas, ce qui aurait pu être un film exceptionnel est une terrible déception. Lire Lolita à Téhéran est lisse, fade, soporifique. La mise en scène plate, académique, sans aucune originalité. Des actrices d’ordinaire brillantes (on pense à Zar Amir Ebrahimi, vue récemment dans l’excellent Tatami dont elle est par ailleurs la coréalisatrice, et à Golshifteh Farahani) sont ici comme éteintes : leur talent ne parvient pas à s’exprimer véritablement au sein de cette œuvre cinématographique sans saveur.

 

C’est donc un échec que ce film tiré de l’œuvre littéraire de l’autrice iranienne Azar Nafisi.

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