Le premier film à explorer l’oeuvre, la pensée et la vie du grand peintre suisse, bien au-delà de ce qui est connu et souvent cliché: Albert Anker. Leçons de peinture chez Raphäel du réalisateur Heinz Bütler. Ce voyage dans le temps pour rendre visite à Albert Anker (1831-1910) débute dans une caverne d’Ali Baba. En effet, l’atelier situé dans la ferme du peintre dans le village d’Ins, entre les lacs de Bienne, de Morat et de Neuchâtel, est l’un des très rares ateliers d’artistes du XIXᵉ siècle à être conservé en l’état – une capsule temporelle spectaculaire, agencée par la main d’Anker lui-même, avec images, photos, livres, documents, bizarreries, lettres et objets de sa vie de peintre et de son quotidien.

Et si une personne était qualifiée et appelée à donner accès au monde d’Anker de façon personnelle, touchante, hilarante et compétente, c’était bien le musicien et auteur Endo Anaconda (1955-2022). On croirait entendre dans ce film, à travers la voix d’Endo, Anker lui-même raconter des épisodes de sa vie d’artiste. Le pianiste Oliver Schnyder joue la musique du film sur un piano de concert, mais il n’hésite pas non plus à s’attaquer au piano de famille désaccordé de la maison Anker. L’historienne de l’art Nina Zimmer analyse l’oeuvre d’Anker et se pose cette question: dans quel domaine Anker excelle-t-il vraiment?