Hôtel Silence
- Jean-Marc Detrey
- 15 mars
- 2 min de lecture
Note: 4,5/5
Hôtel Silence est un de ces films dont on ne ressort pas indifférent. Il vous taraude l’esprit bien au-delà des derniers plans. Loin de l’idée de base de la reconstruction d’un pays après-guerre, c’est ici aussi, et principalement, de la reconstruction personnelle du personnage principal qu'il s’agit.

Jean, interprété par Sébastien Ricard, se trouve dans une période de mal-être si intense qu’il en arrive au point de penser au suicide. Il décide de partir, de quitter son pays natal, pour un voyage sans retour, loin de ses proches, à destination d'un pays qui sort d’une guerre, un pays en cours de reconstruction.
Au contact des gens sur place, Jean va redécouvrir un sens à son existence et aider la communauté à refaire surface petit à petit.
Pour son 19e long métrage, Léa Pool adapte le roman islandais Hôtel Silence (titre original : Ör) de l’auteure Audur Ava Ólafsdóttir.
La lauréate du Prix du Cinéma Suisse en 2000 pour Emporte-moi nous gratifie d’une réalisation sensible et lumineuse à la fois, avec une ambiance certes lourde du fait de la situation sur place mais pleine d’émotion.
Le début est noir et sans avenir pour Jean. Il rumine dans son Québec natal, et on a un peu de peine à être touché par son mal-être jusqu’au moment où il décide de préparer une corde pour se pendre. Il se ravise et décide de partir. Le film décolle à son arrivée dans ce pays inconnu ravagé par la guerre.
La bande son et les décors posent très vite l’ambiance, mais plutôt que de jouer la surenchère visuelle, la cinéaste s’attarde sur les protagonistes qui rendent le film émouvant.
Jean va faire la connaissance de plusieurs personnages plus ou moins sympathiques et sa participation à la reconstruction de ce coin oublié par la joie va petit à petit se transformer en quête de soi et lui redonner goût à la vie.
Hôtel Silence joue sur la suggestion plutôt que sur de grands artifices. La réalisatrice arrive à capter les émotions de chaque personnage et à nous tenir en haleine grâce sa caméra.
Hôtel Silence est une œuvre cinématographique personnelle merveilleusement adaptée d’une œuvre littéraire tout aussi personnelle nous proposant une histoire pleine de sensibilité sur la résilience et le courage.
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