La Nuit des clowns

Note: 2.5/5

Après deux précédentes réalisations plutôt réussies, le cinéaste Eli Craig se casse les dents sur le thème du slasher. S'il en comprend les codes, il ne parvient malheureusement jamais à le prendre au sérieux. Dommage...

Crédit : Praesens-Film

Suite au décès de sa mère, Quinn, adolescente de 17 ans, emménage avec son père dans la petite ville de Kettle Spring afin de repartir de zéro. Elle se lie rapidement d'amitié avec une bande de jeunes dont le principal passe-temps est de tourner des canulars vidéo autour de "Frendo" le clown, la mascotte locale. Mais lorsque le clown prend vie pour massacrer tout ceux qui se trouvent sur son chemin, tout devient beaucoup moins drôle.

Pour son nouveau film, Eli Craig adapte le roman Un clown dans un champ de maïs d'Adam Cesare, publié en 2010. Disons le tout de suite, La Nuit des clowns est un horror teen movie, entendez par là un film avec des adolescents, fait pour des adolescents. Les dialogues, la bande-originale, les thématiques abordées, tout est rassemblé pour plaire à un public jeune qui pourra facilement s'identifier aux protagonistes et à leurs problématiques respectives. Mais contrairement à d'autre films de ce sous-genre du cinéma d'horreur, le réalisateur ne parvient jamais à insuffler un véritable rythme à son film, se contentant d'enchaîner des scènes maintes fois vues et revues pour les amateurs et amatrices de slasher, cette catégorie du cinéma d'horreur dans lequel un tueur élimine méthodiquement un groupe de personnes et dont le meilleur représentant est Michael Myers, le tueur du génialissime Halloween du maître John Carpenter.

Ainsi, sans forcément s'ennuyer, le spectateur ne parvient jamais véritablement à croire à l'histoire qui lui est racontée. La première partie du film, qui ne réinvente rien et surtout n'explique pas grand-chose, sert avant tout à introduire les personnages et leur psychologie, enchaînant les éternels clichés de ce genre de film, tels l'héroïne malheureuse suite à la perte d'un parent, et forcément en crise avec le parent survivant, la bimbo blonde un peu bête et nunuche, le beau jeune homme pour le côté romance, et on pourrait continuer comme cela un moment. Lors de la seconde partie, place aux effusions de sang dans une joyeuse accumulation de meurtres. Et avouons-le, le film devient beaucoup plus intéressant lors de sa seconde moitié. Non seulement pour quelques scènes assez réussies dans leur concept macabre, mais surtout grâce à la dose d'humour insufflée par le réalisateur.

La Nuit des clowns navigue donc entre deux sous-genres du cinéma d'horreur, le slasher et la comédie horrifique. Pour ce qui est du slasher, le réalisateur fait le job, sans toutefois prendre le moindre risque. On constate une connaissance certaine et du respect de la part d'Eli Craig pour le cinéma d'horreur, ce qui rend le résultat d'autant plus décevant. En effet, si le réalisateur avait démontré une maîtrise incontestable dans son approche de la comédie horrifique pour son Tucker et Dale fightent le mal ou son Little Evil, il peine à convaincre dans un registre plus sérieux. Il tente notamment d'aborder des thématiques d'actualité telles que les conflits intergénérationnels ou encore la surconsommation et la dépendance aux réseaux sociaux mais ne semble jamais en comprendre véritablement les enjeux en faisant des raccourcis affligeants.

Crédit : Praesens-Film

La Nuit des clowns n'est pas complétement raté mais le spectateur reste sur sa faim. Le réalisateur montre ainsi ses limites en essayant de quitter sa zone de confort, malheureusement sans réussite. Résultat : un film de clowns pas si divertissant que ça...

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