Note: 3,5/5
Inspiré de faits réels, Scandaleusement vôtre nous transporte dans l'Angleterre rigide des années 20, où des lettres ordurières bousculent la quiétude d’un petit village côtier.
Sous la direction de la réalisatrice Thea Sharrock, ce fait divers prend une tournure délicieusement comique.
Jessie Buckley et Olivia Colman avaient déjà partagé l'affiche dans The Lost Daughter, elles y incarnaient le même personnage à différents stades de la vie, performances qui leur avaient valu à chacune une nomination aux Oscars. Scandaleusement vôtre marque la première fois où elles se donnent réellement la réplique et leur alchimie, même ici « ennemies », est palpable à l'écran. C’est d’ailleurs Olivia, convaincue que la présence de Jessie apporterait une authenticité supplémentaire au film, qui l’a suggérée à la réalisatrice.
Le langage fleuri et les personnages exubérants offrent aux actrices un terrain de jeu jubilatoire, où l'on devine aisément le plaisir qu'elles ont eu à incarner des rôles aussi riches en nuances. Porté par la formidable facette comique d'Olivia Colman, le film se révèle être un joyeux mélange d'humour et de subversion, abordant avec légèreté des sujets sociétaux cruciaux. En effet, Scandaleusement vôtre n'est pas seulement une comédie so british, c'est aussi une mise en lumière des mœurs et de certaines absurdités de cette période. Féministe dans son essence, le film dézingue avec intelligence le racisme, l'intolérance, la bigoterie et le patriarcat.
A noter que l'agent Gladys Moss a réellement existé et a été la première inspectrice de police du Sussex, ce qui ancre davantage l'histoire dans la réalité.
Le sérieux et l'engagement du film transparaissent également dans la minutie apportée aux costumes et à la création de l'atmosphère de Littlehampton des années 20. Chaque détail contribue à immerger davantage le spectateur dans cet univers authentique et pittoresque.
En définitive, Scandaleusement vôtre réussit à allier divertissement et réflexion, reste que son intrigue somme toute assez convenue et ses quelques longueurs nuisent à la pertinence et l’originalité de son propos.
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