Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, les éditions LUG basées à Lyon (France), reprennent les comics au format dit "BD de gare". Les plus agés d'entre nous se rappeleront des formats poche comme Kiwi, Blek, Mustang, Zembla, puis dès 1969, un format un peu plus grand, Marvel, Strange, Spidey, Titans…
Mais les éditions LUG allaient devoir faire face à une loi, la célèbre loi française de juillet 1949 sur « la surveillance des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence », autrement dit la « censure » ! Cela peut paraître étonnant de nos jours mais vous ne pouvez pas vous imaginer ce que les dessinateurs de chez LUG ont dû retravailler pour pouvoir éditer les Comics américains chers à notre enfance. On vous en dit plus.
A partir du milieu des années 60 le format poche s'éssouffle et LUG conclu un partenariat avec MARVEL Comics en 1968. Ce sera alors l'arrivée de Strange dans l'hexagone avec Captain America, Iron Man, Daredevil, Spider-Man, Hulk, les Avengers et leur potes.
Et la censure sévit !
Dés la publication des premiers numréros de Fantask en 1969 , la Comission chargée d'appliquer cette célèbre loi sévit et les éditions LUG ont l'obligation de stopper la publication de la BD après sept numéros.
En cause, un personnage: Ben Grimm, La Chose des Quatre fantastiques ! Il est horrible et fait peur aux plus jeunes. Dans son dernier numéro, LUG publiera la lettre du secétaire général pour expliquer l'arrêt de la BD. On vous offre ici un extrait: « Cette publication est extrêmement nocive en raison de sa science-fiction terrifiante, de ses combats traumatisants, de ses récits au climat angoissant et assortis de dessins aux couleurs violentes. L’ensemble de ces visions cauchermardesques est néfaste à la sensibilité juvénile »...
Mais cette loi était aussi une forme d'idéologie politique et une forme de censure anti-américaine.
La contre-attaque !
La maison d’édition lyonnaise n’aura, dès lors, plus le choix que de faire de l’autocensure. Et cela va aller très loin. Une équipe de rédacteurs et dessinateurs sont chargés de chasser les scènes les plus "chaudes" des Comics et de les retravailler: habillement de filles un peu trop dénudées, onomatopées trop suggestives et violentes, le lézard fait peur, on lui redessine une tête plus sympa, les cadavres qui trainent disparaissent, La chose choque, mais ce sera aussi le cas du sufer d'argent à qui on lui met une culotte, c'est indécent !
Un massacre pour les dessinateurs fans de comics et des plus grand maître de la BD US comme Jack Kirby, John Buscema ou Steve Dikto.
Et l'effet s'estompera au fil des années...
Le temps aura raison de la loi 1949. Après avoir eu la cote dans les années 1970-80, les années 1990 verront un déclin d'intéret pour les super-héros, avant de renaître de leurs cendres dans les années 2000 grâce au cinéma.
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