Recto Verso #02: zoom sur «Mickey 17»
- Raphael Fleury
- il y a 1 jour
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 heures
Le cinéma. La littérature. Deux arts certes distincts, mais dont les liens, reposant notamment sur la narration et l’émotion, sont étroits, puissants, indissolubles. Je vous propose d’approcher ce couple fascinant dans cette chronique intitulée Recto Verso. Aujourd’hui, zoom sur Bong Joon-ho et son nouveau long métrage : Mickey 17.
Parmi les grands maîtres du cinéma sud-coréen, deux noms me font vibrer plus que les autres.
Il y a Park Chan-Wook, le réalisateur de Mademoiselle, Thirst, Decision to leave et surtout Old Boy, un film à couper le souffle, une œuvre monumentale et culte.

Et puis il y a Bong Joon-ho. Snowpiercer, Memories of Murder ou encore Parasite : ce cinéaste multiplie les coups d’éclat.
Palme d’or à Cannes, Oscars du meilleur scénario original, du meilleur film international, du meilleur réalisateur et du meilleur film (une première pour un film non anglophone), c’est toute une procession de prix prestigieux qui est venue récompenser Parasite. À juste titre, car derrière cet écran de fumée constitué par ces prix se cache – c’est du moins ce que je pense – un long métrage marquant, brillant, une œuvre majeure de l’histoire du cinéma.

Après six ans d’absence, Bong Joon-ho revient sur le devant de la scène en cette année 2025 avec un film intitulé Mickey 17, adaptation du roman Mickey7, signé Edward Ashton, un écrivain américain. Un retour forcément scruté, tant Parasite avait marqué les esprits.
Mickey 17 est un film de science-fiction. Robert Pattinson y joue le rôle de Mickey Barnes, un "Consommable" : un employé chargé de missions périlleuses visant à coloniser la planète glacée Niflheim. Chaque fois que Mickey meurt, un clone est imprimé avec ses souvenirs. Ainsi le jeune homme gagne-t-il sa vie.
Mickey 17 a été projeté hors compétition à la Berlinale 2025, l’un des plus importants festivals de cinéma existant, qui a lieu dans la capitale allemande. De manière générale, les critiques ont été positives. Ce qui a été en particulier salué, c’est la performance de Robert Pattinson et la satire sociale qui se trouve au cœur du film.
De mon côté, je dois reconnaître ne pas avoir été emballé par ce nouveau long métrage de Bong Joon-ho. Le metteur en scène sud-coréen, loin de faire un copier-coller du livre, s’en inspire, se l’approprie, y appose sa griffe. C’est indéniablement original. Très bien. Mais à mon avis, le réalisateur a trop forcé le trait pour en faire une satire crédible ou réussie. La performance de Mark Ruffalo, en particulier, frise par moments le ridicule, voire l’insupportable. Le film est certes parfois drôle, mais plus souvent agaçant. Bong Joon-ho manque donc l’occasion de nous ravir avec cette production à gros budget. Dommage.
Pour se consoler, il restera à se replonger dans la précédente œuvre cinématographique de Bong Joon-ho, Parasite, et à se réjouir du futur : une série HBO dérivée de ce même Parasite est en développement. Sans oublier, bien sûr, le grand écran : un film d’animation ainsi qu’un long métrage d’horreur et d’action seraient en préparation… Affaires à suivre !
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