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Cinétoile

VIFFF 2025: couverture

Dernière mise à jour : il y a 7 jours


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Le Vevey international Funny Film Festival fête sa onzième année en cherchant toujours à faire découvrir le cinéma humoristique à travers des oeuvres glanées aux quatre coin du monde.


Comme cette édition 2025 consacre son Focus à un thème qui sonne très potache ou en tout cas pas vraiment inspiré et peu inspirant (Sex & Comedy), et a pour inviter d'honneur Sophie Letourneur, cinéaste française qui base son oeuvre uniquement sur sa petite personne, nous allons surtout nous attarder sur la Compétition internationale et sur la section VIFFF explore qui recèlent en général d'excellentes surprises.

Nous allons vous faire part des films que nous dégusterons au jour le jour.


JOUR 4


VIFFF Les courts! en Compétition internationale


Des neuf courts métrages de cette sélection on oubliera assez rapidement Cheeese!, un délire sexuelo-fromager animé d’Elena Wiener et Josefine Maier sans grand intérêt venu d’Allemagne, et les deux représentants américains, Such Good Friends de Bri Klaproth et Sweet Talkin’ Guy de Spencer Wardwell et Miss Dylan dont l’humour peine à être vraiment convainquant.

Venu du Royaume-Uni, Wet Fish de Big Red Button s’avère être une pure folie toute britannique bénéficiant d’une bonne chute.


Periquitos d’Alex Rey
Periquitos d’Alex Rey

Les deux films espagnols de genre totalement différent se distinguent par leur efficacité maîtrisée. Depredator de Javier Fesser joue avec les règles du thriller de serial killer sur une route désertique dans une version féminine assez méchante. La perle d’animation Periquitos d’Alex Rey imagine avec une grande facétie comment le cinéaste japonais Hayao Miyazaki imagine le scénario de son dernier film Le Garçon et le héron pendant un repas pour échapper aux plans de son épouse en cas de retraite anticipée.


Allez ma fille de Chloé Jouannet
Allez ma fille de Chloé Jouannet

Représentant la France, Allez ma fille de Chloé Jouannet confronte un père célibataire aux affres de la puberté de sa fille adolescente de manière joyeuse et pertinente lors d’une compétition de Twirling, discipline sportive dans laquelle elle brille. Soutenu par une excellente interprétation, ce court métrage possède des répliques qui font mouche et s’amuse allègrement à opposer et à rapprocher les générations et leurs visions de la vie.


Earworm de Patrick Eklund
Earworm de Patrick Eklund

Et finalement, les deux meilleures oeuvres de cette section proviennent de Suède. Earworm de Patrick Eklund conte les mésaventures d’un jeune homme en proie à un vers d’oreille particulièrement contraignant qui lui inflige un morceau de country-techno. C’est magnifiquement réalisé et drôlement cauchemardesque.




The Death of a Hero de Karin Franz Körlof
The Death of a Hero de Karin Franz Körlof

Et The Death of a Hero de Karin Franz Körlof imagine comment une église en perte de vitesse trouve une idée originale qui doit palier au manque de plus en plus croissant de ses fidèles. Réalisé dans les règles les plus strictes du précepte Dogma imaginé par Thomas Vinterberg et Lars von Trier à la fin du siècle dernier, ce petit bijou tourné en format vidéo distille un humour noir, pour ne pas dire macabre avec une conclusion atrocement hilarante.



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100 litraa sahtia de Teemu Nikki en Compétition internationale 3,5/5


Ce film finlandais conte comment deux soeurs qui s’adonnent à la création de la sahtia, sorte de bière typique du pays, font tout pour livrer cent litres de ce précieux breuvage afin d’honorer le mariage de leur soeur cadette. Et quand on dit tout, c’est vraiment tout: enfreindre les lois et la morale.

Avec un humour corrosif Teemu Nikki explose les coutumes de son pays en s’attardant de façon jubilatoire sur les tendances éthyliques de ses habitants. Certes, on boit beaucoup mais on rit souvent et en plus, on a droit à un petit fond féministe pertinent qui à le bon goût de ne pas se prendre au sérieux. Si les faiseuses de sahtia se sont lancées dans cet art brassicole national, c’est pour prouver à leur père, orfèvre en la matière, que cette discipline n’est pas réservée à la seule gent masculine.

C’est frais, déstabilisant et jouissif comme une fête de famille qui se moquent des limites.




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Amour Apocalypse d'Anne Emond en Compétition internationale 1/5

A part un personnage très bien écrit et remarquablement interprété par Patrick Hivon dans le rôle d’un propriétaire de chenil angoissé par la fin du monde tel qu’on l’a connu jusqu’à présent et les chiens, ce film québécois d’Anne Emond fait tout faux et de manière très irritante. Les personnages secondaires et, paradoxalement, surtout féminins, sont d’une bêtise rare avec une médaille pour l’insupportable assistante nymphomane du héros. Le discours pseudo écolo dépasse l’entendement par sa vacuité et son inconsistance, rappelant certains blogs à la limite du sectaires dont malheureusement beaucoup proviennent de la Belle Province. Et on ne parlera pas de cette conclusion horripilante comme quoi le remède à tout cela se cache dans le sexe. Mais ce sont surtout les interminables pensums prônant que la recherche du bien-être ne réside que dans une approche éthérée égocentrée et égocentrique en voix off, venant jusqu’à polluer le générique de fin qui couronnent cette comédie qui ne mérite pas de figurer dans cette honorable catégorie.





JOUR 3


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Bodegón con fantasmas d'Enrique Buleo dans la section VIFFF Explore 3/5

FIlm à sketches qui conte des histoires de fantômes dans une région d’Espagne, ce long métrage souffre de l’inégalité de ses cinq récits. Certains sont très pertinents et l’humour noir y fonctionnent à merveille et d’autres sombrent vite dans l’anecdotique.

Enrique Buelo nous gratifie de personnages en proie au surnaturel qui réagissent de manière originale à ce qui semble les dépasser. Pour la plupart ce sont des femmes plus ou moins âgées et il est assez amusant de suivre leurs attitudes face au mystère de la mort.

Ce petit film possède sa petite musique propre et nous invite à nous questionner sur ce qu’il peut y avoir après la mort de manière drôle et tendre.

Sans être foncièrement mémorable, ce long métrage apporte un regard sagace sur ce que la spiritualité peut engendre comme bizarreries.




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Time Travel is Dangerous de Chris Reading dans la section VIFFF Explore 2,5/5

Ce long métrage britannique est l’archétype qu’une bonne idée n’engendre pas forcément une oeuvre qui marque les esprits.

Deux amies tiennent une boutique d’article vintage qui a beaucoup de succès. Le secret de cette réussite réside dans une machine à remonter le temps dissimulé dans une auto-tamponneuse permettant aux deux acolytes d’aller puiser leur articles dans le passé.

Voilà pour la bonne idée de base. Le reste semble être une sorte de remplissage fourre-tout à l’esprit beaucoup trop geek pour tenir la route plus longtemps.

Reste un duo d’actrices non professionnelles qui force la sympathie et certains gags plus ou moins réussis.

C’est néanmoins un bon petit moment à partager entre amis si l’on n’est pas trop exigeant.




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Animal Totem de Benoît Delépine dans la section VIFFF Explore 5/5

Ce premier film réalisé sans la complicité de son comparse de toujours, Gustave Kervern, porte Benoît Delépine au rang de cinéastes originaux et inclassables. Animal Totem est sans doute avec Vitrival, le meilleur film de cette onzième édition du VIFFF.

A travers le périple d’un homme menotté à son attaché-case qui a une mission bien définie que l’on se gardera de révéler ici pour ne pas gâcher le plaisir des spectateurs, Benoît Delépine signe une ouvre formellement magistrale et diaboliquement pertinente. En quête d’un animal totem comme il est coutume dans la culture amérindienne, le héros s’adresse aux animaux qu’il croise de la manière la plus naturelle et spontanée qui soit. Pour accentuer cette vision poétique, le cinéaste se permet d’inventer un nouveau format cinématographique qu’il a baptisé animascope. Cette image plus large que le CinémaScope traditionnelle donne à son film une dimension quasiment métaphysique.

Tout ici est subtil grâce à une écriture en forme de conte, une interprétation habitée, une mise en scène inspirée et une utilisation savante de l’humour qui sert à sublimer cette histoire de vengeance contre le capitalisme mortifère.

C’est frais, revigorant, beau, drôle, audacieux et cela évite admirablement tout artifice démonstratif grâce à une originalité contagieuse qui ne cherche jamais à s’imposer, évitant par là toute prétention.

Admirable et fascinant.




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I Don't Understand You de David Joseph Craig et Brian Crano dans la section Nocturnes 3,5/5

Un couple de gays américains très heureux et désireux de devenir parents effectue un voyage en Italie. Pour célébrer leur anniversaire de rencontre, les parents de l’un des deux, originaires de ce pays, leur réserve un souper romantique chez une des meilleures cuisinières de la région.

Mais tout ne se passe pas comme prévu.

David Joseph Craig et Brian Crano signent une comédie romantique horrifique en inversant systématiquement les rôles. C’est assez malin et cela leur permet de torpiller les clichés inhérents au genre en s’amusant à déstructurer ses règles. Les personnages qui devraient incarner la peur et l’angoisse ne sont pas du tout des représentant du mal mais ils subissent les conséquences de divers coups du sort qui s’acharnent contre eux et le couple homosexuel, à priori synonyme de bonté et de bienveillance, s’avère être impitoyable.

Une curiosité qui engendre pas mal de questions pertinentes sur les à priori.



JOUR 2


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Front Row (Première ligne) de Merzak Allouache dans la section VIFFF Explore. 3/5


Voulant passé un après-midi tranquille à la plage, la famille Bouderbala se rend sur place avant que la foule n’envahisse les lieux. Ses membres choisissent un endroit qui leur permet d’admirer la mer sans être les pieds dans l’eau.

Mais le plagiste case une autre famille juste devant eux et cela dégénère vite en conflit au point que la police doit intervenir.

A travers ce litige somme toute assez banal, le cinéaste prends le pouls de la société algérienne grâce à sa galerie de personnages truculents qu’il utilise malicieusement pour mieux observer leurs réactions dans des situations de crise.

A l’instar de la vie elle-même, son film est léger et grave, drôle et touchant, joyeux et maussade, et porteur d’espoir à travers une histoire d’amour naissante entre deux membres des familles en conflit.

Tout cela prend vie sous nos yeux de manière parfaitement naturelle car Merzak Allouache n’essaie jamais d’épater la galerie en laissant ses personnages aux commandes de ce film pétillant et bigarré à l’image de son pays et de ses habitants.




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Sparschwein (Piggy Bank) de Christoph Arge Schwartz dans la section VIFFF Explore 2,5/5


Ce film est un essai sur le dilemme que la défense du climat engendre chez son auteur. Si on adhère au discours très verbeux du cinéaste, on peut adhérer à son propos qui, malgré certaines confusions ou maladresses reste assez cohérent. Dans le cas inverse, on se focalise sur la forme et elle est beaucoup plus discutable car le film repose avant tout sur une voix off omniprésente qui peut fatiguer à la longue.

Mais quoi qu’il en soit, le réalisateur autrichien montre que face à une question aussi vaste que la crise climatique, il est impossible de choisir un camp entre les militants activistes radicaux peu enclins à la discussion et à entendre une autre version que la leur et les sceptiques qui prennent ce sujet par dessus le coude en le niant purement et simplement.

A défaut d’être mémorable, Sparschwein provoque le débat de manière saine.




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Vitrival de Noëlle Bastin et Baptiste Bogaert en Compétition internationale 4,5/5


Vitrival est le nom d’une modeste commune belge hébergeant quelques 1’500 âmes où la plupart du temps il ne se passe pas grand chose. Petit Pierre et Benjamin, les deux représentants de l’ordre doivent parfois remettre à l’ordre la cousine Louise qui abuse de son tambour ou son père qui fait brûler toutes sortes de choses trop près de sa maison. Mais depuis quelques temps, des graffitis à caractère sexuel envahissent la petite bourgade. Tant bien que mal les deux policiers mènent l’enquête tout en faisant bien attention à effacer les objets licencieux après les avoir dûment documentés. Et comme un malheur ne vient jamais seul, Vitrival est secouée par une vague de suicides.

Noëlle Bastin et Baptiste Bogaert signe un film inclassable où réel et fiction s’entremêlent joyeusement. Composé uniquement de non-professionnel habitant à Vitrival, leur casting brut de décoffrage permet aux spectateurs d’entrer dans un univers qui utilise deux tragédies pour mieux dépeindre un microcosme vivant selon ses règles et aspirant au bonheur. Très astucieusement le duo de cinéastes ne cherche jamais à résoudre les mystères qui mettent en émoi les personnages et le public. Il s’en sert pour dépeindre un panel de gens attachants par leur authenticité et leurs personnalités singulières. Ce long métrage qui force l’admiration est tellement ancré dans la réalité qu’il lorgne régulièrement vers le documentaire comme cette scène fabuleuse du grand feu qui réunit tout le village une fois par ans. Mais c’est le traitement de la fiction qui rend cet objet unique, rappelant par certains aspects une partie de l’oeuvre de Bruno Dumont comme P’tit Quinquin ou l’inégalable Ma Loute.

Du cinéma sans fioriture, créatif et interpellant comme un diamant non transformé.



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Vampire Zombies… From Space! de Michael Stasko dans la section Nocturnes 4/5


Tout est dans le titre. Une petite communauté de l’Amérique profonde dont la seule préoccupation de la police se résume à un exhibitionniste incarné par Lloyd Kaufman en personne a été choisie par une bande de vampires zombies extra-terrestres pour être son nouveau territoire. Tant bien que mal la résistance s’organise.

Film hommage à Ed Wood, ce long métrage de Michael Stasko reprend tous les codes des produits de science fiction horrifique des années 50 avec jubilation et en assumant sa forme et son fond de manière rigoureusement respectueuse des genres qu’il s’amuse à pulvériser. Dans un noir et blanc contrasté remarquable, les effets spéciaux sont des astuces de plateau hilarantes, comme l’utilisation de fils visibles qui accompagne les vols improbables des chauves-souris et les geyser de sang qui viennent régulièrement asperger l’écran. Les comédiens s’en donnent à coeur joie et leur jeu renvoie aussi à celui de leurs acolytes du siècle passé. Chacun représente un trait de caractères de ce qui a fait, fait encore et fera malheureusement à l’avenir la mentalité très américaine de la classe très moyenne de ce pays qui devient de plus en plus une mauvaise fiction qu’un territoire avec ses propres coutumes. On rit énormément aux nombreuses blagues potaches et aux situations abracadabrantes. Et on salue son côté très politiquement incorrect qui, en forme de conclusion jubilatoire, illustre l’arme de défense ultime contre les envahisseurs que l’on ne dévoilera pas ici.

Un moment original et audacieux de très bonne facture.



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JOUR 1


Good Sport d'Andrew Jack Zuckerman dans la section VIFFF explore. 4/5


Ce film américain très indépendant conte un match de basket junior où le sport envahit plus les gradins que le terrain. On suit Pat, un homme à la normalité exemplaire qui est le coach bien veillant d'une des deux équipes, l'autre étant coaché par une caricature de la soif d'ambition et de l'arrogance chers à l'électorat de l'actuel squatter de la Maison blanche.

Oscillant entre vacheries et situations rocambolesques, le cinéaste nous plonge au coeur de l'Amérique très très profonde à travers une galerie de personnages particulièrement bien écrits luis permettant de mettre en avant les quelques qualités et surtout les très gros défauts de ses compatriote.

Une farce sportive maligne et pertinente.



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Victory de Park Beom-su dans la section VIFFF explore. 3,5/5


Ce film coréen nous plonge aussi dans le monde sportif car il narre la création d'une équipe de neuf pom-pom girls ayant pour mission de soutenir l'équipe de football masculine de leur lycée lors d'une compétition intra-scolaire importante.

Contre toute attente, ce long métrage possède des qualités indéniables grâce à une galeries de personnages bigarrés tous propriétaires d'une personnalité bien trempée.

On sent que le cinéaste se fait plaisir à filmer les nombreuse parties dansées et les matchs de foot en faisant virevolter sa caméra, astucieusement aidée par des effets spéciaux à propos très réussis.

Et dans son fond, sous ses airs de film pour adolescent, Victory ose lorgner du côté du social de manière satisfaisante à travers un conflit entre ouvriers et patrons d'un chantier naval et il réussit le tour de force de ne jamais sexualiser les cheerleaders.

Une oeuvre populaire dans le meilleur sens du terme.




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The Baltimorons de Jay Duplass en Compétition internationale 3,5/5


En plus d'être en Compétition internationale, ce film indépendant américain à très petit budget a eu l'honneur d'ouvrir officiellement les festivités en présence de son acteur principal et co-scénariste, Michael Strassner.

A travers la rencontre improbable la veille de Noël entre une dentiste et un comédien d'improvisation devenu sobre après une tentative de suicide , ce long métrage marie astucieusement comédie romantique intergénérationnelle et farce sociale. Le personnage incarné par Michael Strassner débite des bons mots qui provoquent régulièrement le rire, mais le comédien parvient aussi à le rendre parfois touchant, parfois énervant. Face à lui, Liz Larsen évoque la sagesse et le pragmatisme qui se laisse séduire par la jeunesse et la folie de son partenaire. Elle est souvent bouleversante comme dans la scène du club d'impro ou une partie de pêche au crabe improvisée elle aussi.

Film à la fois drôle et touchant, The Blatimorons mérite entièrement sa place dans ce Festival dédié à l'humour sous toutes ses formes.





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