Destination finale: Bloodlines
- Sandro Paulo
- il y a 20 heures
- 5 min de lecture
Note: 3/5
Presque quinze années après le dernier volet de la franchise à succès, Destination finale: Bloodlines offre au regretté Tony Todd une sortie à la hauteur de sa légende pour son dernier rôle au cinéma.

Depuis bientôt deux mois, Stefani fait chaque nuit le même cauchemar dans lequel elle voit sa grand-mère Iris mourir lors d’une tragédie coûtant la vie à plusieurs dizaines de personnes. Pour arrêter ces terribles visions et comprendre ce qui lui arrive, Stefani va devoir mener l’enquête.
Le premier opus de Destination finale sort en 2000 et va immédiatement trouver un public. Devant le succès du film, quatre suites seront réalisées pour le plus grand plaisir des adeptes d'hémoglobine et de décès en tout genre... Ainsi, la saga Destination finale ne cherchera jamais à se réinventer, mais enchaînera les scènes cultes pendant ses cinq volets.
Le scénario d’un Destination finale est toujours le même. Le personnage principal du film a une vision lors de laquelle il voit un avenir proche où survient une catastrophe qui causera sa mort et celle de plusieurs autres personnes. Grâce à cette vision, des individus censés mourir vont finalement rester en vie, ce qui aura pour conséquence qu’ils seront poursuivis par la mort elle-même, jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre, entendez par là, jusqu’à leur mort (et si possible dans des conditions bien sanglantes et farfelues) … Car la grande maxime d'un Destination finale est toujours la même: "On n'échappe pas à la mort".
Les films sont ainsi tous construits sur le même modèle. En premier lieu, le spectateur sait qu’il va avoir droit à une scène de catastrophe impressionnante lors de laquelle les morts vont s’enchaîner dans un concours de circonstances improbables et avec des effusions de sang. Crash d’un avion dans le premier volet, accident sur une autoroute dans le second (toute personne ayant vu ce film repense à sa scène principale lorsqu’elle croise un camion transportant des troncs de bois), parc d’attractions dans le troisième, circuit de Nascar dans le quatrième et enfin un pont pour le cinquième film. Puis, une fois le drame survenu et les personnages ayant survécu présentés, la seconde partie va consister en l’élimination méticuleuse des survivants par la grande faucheuse. Précisons que celle-ci n’est pas à proprement parler incarnée dans les films. Les décès des personnages sont dus à des enchaînements de petites choses, provoquées de façon surnaturelle, qui aboutissent à la mort des protagonistes de façon spectaculaire et souvent bien sanglantes. C’est d’ailleurs tout le charme de la saga Destination finale puisque d'un simple interrupteur au glaçon, en passant par une bougie, chaque objet du quotidien devient une arme létale potentielle pour les personnages du film. L'une des trouvailles de la saga est le recours à la diversion, par les réalisateurs des différents films: ils jouent avec les nerfs des spectateurs en multipliant les fausses pistes à chaque scène de mort. On pense que les ciseaux vont être utilisés? Le danger viendra finalement d'un ventilateur. On parie sur le clou qui dépasse du plancher? Perdu, une simple pièce de monnaie devient tueuse en série... Vous l'aurez compris, impossible de deviner le chemin funeste que prendront les personnages des films.
S'il est si important de bien comprendre l'univers de la franchise Destination finale, c'est parce que Destination Finale: Bloodlines reprend exactement les éléments mentionnés plus haut. Seule différence avec ses prédécesseurs, ici les réalisateurs Zach Lipovsky et Adam B. Stein ont essayé de prendre une nouvelle direction en ce qui concerne l'origine de la malédiction s'abattant sur les protagonistes. En effet, la vision de l’héroïne ne la concerne pas directement mais a trait à sa grand-mère, plusieurs décennies auparavant. Ce n’est dès lors pas des survivants qui seront poursuivis par la mort, mais leur descendance, d’où le titre du film Destination finale: Bloodlines. Si l’idée est intéressante sur le papier, elle n’apporte finalement rien de nouveau au propos de la saga ni à la trame de l’histoire, les composantes du film étant exactement les mêmes que dans les histoires précédentes. On regrettera d’ailleurs la scène d’ouverture (l'effondrement d'un gratte-ciel restaurant), certainement la moins bonne de toute la série. En revanche, les amateurs et amatrices de la série Destination finale trouveront leur compte dans les morts des différents personnages, les réalisateurs ayant fait preuve de beaucoup d’imagination et n’ayant pas lésiné sur les litres de faux sang. Un autre petit bémol de ce sixième volet est l’usage systématique du numérique lors des scènes de mises à mort. Certaines auraient en effet clairement mérité des effets spéciaux à l'ancienne (vous y repenserez lors du passage de la benne à ordures).
On notera également que les réalisateurs ont voulu reproduire l'ambiance plus légère des derniers films de la saga, ainsi certaines scènes et certains dialogues touchent au comique. En effet, exit le côté parfois pesant du premier film pour faire place à un divertissement premier degré. Dans ces conditions, les acteurs et actrices ne sont d'ailleurs ni bons ni mauvais, ils sont simplement là pour servir le propos du film, à savoir mourir les uns après les autres, si possible dans les pires conditions imaginables.

Il n’en reste pas moins que Destination finale: Bloodlines doit être vu par tout amateur et amatrice de film de genre pour une simple raison, c’est qu'il s'agit du dernier film de Monsieur Tony Todd. Acteur charismatique vu notamment dans le remake de La nuit des morts-vivants de Tom Savini, mais surtout connu pour son rôle dans le cultissime Candyman de Bernard Rose. La plus grande réussite de ce Destination finale: Bloodlines est d'avoir enfin expliqué le passé du personnage incarné par Tony Todd dans les cinq précédents épisodes (et l’idée est au demeurant très bonne) mais surtout, lors de ses quelques minutes à l’écran, on a l'impression que Tony Todd s'adresse au spectateur directement, lui demandant de profiter de chaque instant d’une vie trop courte.
Ainsi, celui qui incarnait d'une certaine façon depuis le début de la saga la voix de la mort s'en éloigne finalement pour s'accrocher à ce qui lui reste de vie. Et franchement, c'est un très bon moment de cinéma, rempli d'émotion, qui à lui seul fait de Destination finale: Bloodlines un film à voir au moins une fois.
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