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Photo du rédacteurSandrine Bodin

May December

Note: 3/5

Basé librement sur l'affaire Mary Kay Letourneau qui avait secoué les Etats-Unis en 1997, May December plonge dans les méandres complexes d'une relation intergénérationnelle. Elisabeth, actrice renommée rencontre Gracie qu'elle incarnera à l'écran, plongeant ainsi dans la vie sentimentale tumultueuse de cette femme qui avait enflammé la presse à scandale deux décennies plus tôt.


Séduite par l'histoire, Natalie Portman a joué un rôle clé dans l'acheminement du scénario vers le réalisateur Todd Haynes et c’est naturellement que ce dernier s'est tourné vers Julianne Moore, qu'il avait dirigée quatre fois auparavant. Comme dans l’ensemble de son travail sa mise en scène lente, sobre et intrigante questionne les normes sociales, pour mieux les appréhender.


Le film débute lentement et de manière confuse, au cours de sa première heure, mais cette mise en place laborieuse sert de toile de fond à une deuxième partie plus captivante et complexe. Les personnages, tous en proie à leurs propres démons, créent un tableau de nuances où la frontière entre le bien et le mal devient floue, obligeant le spectateur à constamment réévaluer son jugement.



La dynamique du duo Julianne Moore, Natalie Portman, propose certes une confrontation attrayante, mais c'est indéniablement Charles Melton qui tire son épingle du jeu, incarnant avec une justesse remarquable toute la détresse d'un homme qui n’a pas eu le temps de se construire.


Le film, en puisant dans la bande originale de The Go-Between (Le Messager 1971) de Joseph Losey signée Michel Legrand, avec ses tonalités dramatiques, établit un captivant parallèle de cinquante ans avec une histoire similaire de manipulation, offrant ainsi une résonance temporelle intéressante.



L'utilisation de l'expression May December comme titre du film renforce l'idée centrale d'une relation où l'écart d'âge est significatif. Cette dynamique devient un prisme à travers lequel le réalisateur explore les intrications des relations humaines, mettant en lumière les déséquilibres de pouvoir et ses conséquences inévitables et désastreuses.


May December peut être perçu comme un tour de force cinématographique où son inverse reste que c’est un film complexe, dépourvu de réponses simplistes, mais suscitant des interrogations certaines sur la nature de l'amour et du désir.


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