Note: 4/5
Wolf Man est une relecture novatrice du mythe du loup-garou dans laquelle le casting du film est mis au service d'une œuvre efficace dont les atouts sont son ambiance pesante et des maquillages et effets sonores saisissants.

Lorsque Blake reçoit l'acte de décès de son père disparu depuis plusieurs années, il décide de retourner dans la maison de son enfance située dans les forêts de l'Oregon. Là-bas, il espère sauver son couple et passer l'été en famille dans cette nature qu'il aimait tant enfant. Mais un terrible secret bien gardé des habitants de la région va plonger la famille dans un cauchemar dont personne ne sortira indemne.
Impossible de parler de Wolf Man sans commencer par aborder le thème des "Universal Monsters". En effet, entre les années 20 et les années 60, la société de production Universal Pictures produit une série de films d'horreur dont les figures mythiques seront, pour ne citer qu'elles, Frankenstein, The Invisible Man, Dracula ou encore The Wolf Man. Au fil des années, ces personnages faisant partie intégrante de la pop culture ont été revisités par différents réalisateurs avec plus ou moins de réussite, pour le plus grand bonheur, ou pour le plus grand malheur, des cinéphiles.
En 2017, face au succès de l'univers Marvel, Universal Pictures décide de reprendre la main sur ces personnages horrifiques en lançant le "Dark Universe", série de films mettant en scène les personnages de l'Universal Monsters. Malheureusement, le premier long métrage de ce nouvel univers, le très médiocre La Momie d'Alex Kurtzman, viendra sonner le glas du "Dark Universe", compte tenu de l'accueil très mitigé des critiques et de l'échec commercial du film.
C'est donc en toute discrétion que Leigh Whannell réalise en 2020 son Invisible Man, film ancré dans notre société actuelle mettant en scène une femme persécutée par un compagnon violent et particulièrement machiavélique. Le film est une vraie bonne surprise et dès lors, lorsque Leigh Whannell s'est vu confier la réalisation de Wolf Man, il était normal d’espérer un film moderne et une relecture du mythe du loup-garou. Disons le tout de suite, pari gagné!
Le film débute par une scène où Blake, enfant, participe à une partie de chasse avec son père. Et là, première (agréable) surprise, père et fils se retrouvent traqués par une créature mystérieuse alors que le soleil n'est pas encore couché. On comprend donc dès les premiers instants du film que le mythe du loup-garou va être déconstruit, ce qui a pour conséquence de susciter immédiatement l'intérêt des spectateurs et spectatrices.
Après une ellipse de 30 ans, on retrouve Blake (Christopher Abbott) habitant à San Francisco avec sa femme Charlotte (Julia Garner) et leur fille Ginger (Matilda Firth). Cet intermède ayant pour but de creuser les relations familiales. C'est peut-être d'ailleurs le seul point faible du film puisque les relations entre les protagonistes sont très stéréotypées (couple rencontrant des difficultés, relation mère et fille quasi inexistante opposée à la relation fusionnelle entre le père et sa fille, sans oublier le fait de montrer de façon grossière que le héros a des problèmes à canaliser sa colère).
Heureusement, le réalisateur, loin de s'attarder sur cet aspect, va entrer immédiatement dans le vif du sujet. En effet, à peine la famille arrivée dans la forêt menant à la maison d'enfance de Blake, le cauchemar commence.
On peut estimer que la réussite de Wolf Man réside dans le fait que Leigh Whannell réalise un vrai film d'horreur. Et ce n'est pas étonnant quand on regarde de plus près la filmographie du réalisateur. Scénariste entre autre de Saw ou du fameux Insidious, il connaît par cœur les codes du film d'horreur.
La première qualité du film est qu'il s'agit d'un huis clos très anxiogène. En effet, si le mal rôde à l'extérieur de la maison et qu'il est donc impossible pour les protagonistes de s'enfuir, le danger vient également de l'intérieur puisque Blake a été blessé par la bête et devient lui-même petit à petit "quelque chose" d'autre sous les yeux de Charlotte et Ginger, impuissantes. Et c'est là que le film de Leigh Whannell est vraiment efficace. Ici, pas de transformation fulgurante à la pleine lune. Blake se transforme petit à petit, comme atteint d'une maladie qui lentement transforme son corps et ses sens.
La mise en scène est vraiment excellente à mesure de la transformation et comme s'il était atteint d'une maladie mentale, Blake se retrouve de plus en plus isolé dans sa nouvelle condition, ne parvenant dans un premier temps plus à communiquer avec sa femme et sa fille puis ne réussissant plus à les comprendre. A mesure que la transformation gagne du terrain, les sens de Blake sont eux aussi exacerbés (la scène de l'araignée, quelle trouvaille!) mais surtout, son instinct de prédateur prend lentement le contrôle sur le père de famille aimant qu'il était (le thème de la violence chez la figure masculine étant décidément un thème cher au réalisateur). Cela donne lieu à des plans saisissants de réalisme et d'inventivité.
Impossible par ailleurs de ne pas être époustouflé par le maquillage et les effets spéciaux simplement sublimes. Le numérique est réduit à un strict minimum, ce qui est malheureusement devenu une rareté dans le cinéma d'horreur actuel. Il faut également saluer le travail effectué au niveau de la musique et du son, qui participe à l'ambiance pesante du film. A cela viennent s'ajouter quelques jump scares bien ficelés faisant assurément de Wolf Man l'une des excellentes surprises horrifiques de ce début d'année!
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