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Retour sur la 4e édition d’Aventiclap

Dernière mise à jour : 11 avr. 2022

Le cinéma suisse se trouvait sous les feux des projecteurs, du 7 au 10 octobre à Avenches. La 4e édition du festival Aventiclap lui a déroulé le tapis rouge, en premier lieu par le biais de sa catégorie-reine : la compétition nationale. Cinq films suisses étaient en lice pour le désormais traditionnel Marcus d’Or du meilleur long métrage.



Longs métrages


Le Jury 2021, composé de Jacob Berger, Muriel Siki, Patrick Charles, Giada Peter et Jean-Charles Simon, a attribué le Marcus d’Or de la compétition nationale à Das Mädchen und die Spinne (La jeune fille et l’araignée), une œuvre réalisée par les frères jumeaux Ramon et Silvan Zürcher. Lisa déménage, Mara reste. Alors qu’on transporte des cartons, repeint les murs et monte des armoires, un curieux manège de désirs prend son envol. Un film catastrophe tragi-comique, une ballade poétique parlant de changement et d’éphémère.


Cela dit, le coup d’envoi du festival, le vendredi 8 octobre au Théâtre du Château d’Avenches, a été donné par Atlas, œuvre cinématographique secouant l’esprit, signée Niccolò Castelli, un jeune réalisateur tessinois. Ce long métrage concourait dans la compétition nationale. C’est à la 56e édition des Journées de Soleure que Jean-Marc Detrey, directeur artistique d’Aventiclap, a découvert cette pépite helvétique à laquelle le Jury des jeunes de La Broye a attribué son Marcus d’Or. Un Jury composé de cinq étudiants du Gymnase intercantonal de La Broye, qui a par ailleurs remis une mention spéciale à un autre bijou : Lovecut.


Lovecut : un film plein de grâce, de sensibilité, de sensualité, mis en scène par un duo de réalisatrices : Iliana Estañol et Johanna Lietha. Ce long métrage propose des tranches, des fragments de vies adolescentes; il parle d’identité, d’amour et de sexualité à notre époque. Une époque qui, par le biais du numérique, offre de nombreuses possibilités mais lance aussi des défis. L’impression de morcellement que donne ce film, impression naissant de sa mise en scène aussi particulière que brillante, est comme le reflet de ces vies jeunes, vigoureuses à certains égards, mais fragiles à d’autres, des vies qui se cherchent, tâtonnent, expérimentent, explorent, parfois trébuchent. Soulignons-le : le jeu de ces jeunes acteurs est d’une justesse qui force le respect. Lovecut sera projeté dans les salles romandes à une date qui, pour l’heure, est indéfinie. Un film à ne pas rater à sa sortie.


Courts métrages


Les courts métrages n’étaient pas en reste à Aventiclap. Six œuvres se sont disputées le Prix du Public. Elles avaient pour particularité d’avoir été réalisées en Suisse romande par de jeunes gens. Sers-moi un rêve, réalisé par David Gonseth et Samuel Damiani, a été désigné vainqueur. A l’annonce du résultat, Jean-Marc Detrey était particulièrement ravi : «Sers-moi un rêve était mon coup de cœur cette année», nous a-t-il confié. Sers-moi un rêve met en scène Josh et Aryan, dealeurs de rêves jouant les thérapeutes pour leur plus fidèle client, lorsque celui-ci se décide enfin à faire le deuil de sa sœur décédée.


Par ailleurs, une figure importante du cinéma d’animation était présente au festival : Marcel Barelli. Les courts métrages de ce Tessinois vivant à Genève ont été sélectionnés dans des centaines de festivals internationaux et ont gagné de nombreuses récompenses partout dans le monde. Certains de ses films ont été présentés en avant-programme des projections du festival, dont Lucens. Marcel Barelli était au Théâtre du Château d’Avenches, vendredi 8 octobre, pour dire quelques mots au sujet de ce court métrage. Lucens revient sur l’accident nucléaire le plus grave de l’histoire suisse, qui s’est produit il y a un peu plus d’un demi-siècle dans la commune vaudoise de Lucens. Une sorte de devoir de mémoire sur un ton décalé et humoristique, une histoire glaçante racontée de manière désopilante.


Un hommage rendu au cinéma par l’artiste peintre Joan F. Husson


Les festivaliers n’ont pas manqué de remarquer la présence, au Théâtre du Château d’Avenches, de tableaux en lien avec le septième art. Il y en avait précisément sept. Six d’entre eux se trouvaient au rez-de-chaussée. Les amateurs de peinture ont pu contempler à loisir Les Oiseaux (Alfred Hitchock), Pour une poignée de dollars (Sergio Leone), Vacances romaines (William Wyler), Belle et Sébastien (Christian Duguay), Edward aux mains d’argent (Tim Burton), et enfin, clin d’œil au cinéma suisse qui est à l’honneur au cours du festival Aventiclap, Ma vie de Courgette (Claude Barras). Au premier étage, il y avait un dernier tableau. Il ne se référait pas à un film en particulier, mais au septième art. On pouvait y voir un ancien billet de cinéma, le chiffre 3 du compte à rebours qui défilait à l’écran, jadis, avant la projection du film, ou encore une pellicule cinématographique renvoyant à une ère qui ne connaissait pas le numérique. Bref, sept magnifiques créations picturales. Signées Joan F. Husson. Cette artiste peintre vivant à Payerne en dit plus, dans une notice explicative, sur son travail réalisé dans le cadre du festival Aventiclap – nous reproduisons ici l’essentiel de la notice, intitulée Hommage au cinéma :

« J'ai désiré rendre une forme d'hommage par le biais d’affiches de cinéma. De quelle manière elles attirent le regard, de quelle manière elles dévoilent déjà l'univers d'un film, comment elles "tapent dans l'œil" avant de se raconter entièrement. J'ai voulu les mener ailleurs, en faire des tableaux, leur apporter une texture, un vécu et les replacer dans un contexte. J'ai désiré surtout mettre en évidence ces vieux murs sur lesquels les affiches se succèdent, se superposent, vieillissent, se fanent et qui racontent des histoires.

Pour ce faire, j'ai d'abord apprêté la toile avec un mélange de pigments, de cendres et de goudron sur plusieurs couches pour retrouver l'effet fatigué des façades. Ensuite je me suis appropriée des affiches elles-mêmes en les malmenant un peu.

Elles ont été chiffonnées, déchirées, patinées, vieillies avec des teintures naturelles. Puis je les ai réassemblées. J'ai recréé une atmosphère en essayant de respecter l'esprit du film, les coloris, les polices d'écriture, les symboles. En regardant de plus près, vous trouverez des noms, des textes, des détails en transparence.

Six films très différents ont été choisis afin de traiter des climats qui le sont aussi. Un thriller, un western, un film d' animation, une romance, un film d'aventures et un film fantastique.»


Joan F. Husson a été contactée peu avant l’été par le festival Aventiclap. Une fois son projet validé, elle s’est mise en quête du matériel nécessaire à la réalisation de ses tableaux. Les affiches de cinéma au cœur de ses peintures, elle les a trouvées au Marché aux Affiches du Festival d’Avignon. L’artiste peintre a été immédiatement enthousiasmée par ce projet d’un hommage au cinéma. Cela dit, des obstacles se sont dressés sur sa route. Tandis qu’elle travaillait, elle s’est rendue compte de la difficulté à traiter le sujet sans le trahir. Comment s’approprier une affiche de cinéma tout en lui restant fidèle, et obtenir un résultat cohérent ? s’est-elle demandé. Elle n’a pas pu se permettre de tergiverser longtemps : le délai était très court, si court à vrai dire, nous a confié Joan F. Husson, qu’elle a apporté la touche finale aux quatre tableaux qu’elle travaillait en parallèle la veille du vernissage. Nous avons voulu savoir si l’artiste peintre serait prête à travailler à nouveau, à l’avenir, sur des tableaux en lien avec le cinéma. Elle nous a donné une réponse évasive. En somme, la porte reste ouverte.


Les tableaux de Joan F. Husson présentés au festival Aventiclap peuvent être achetés. Deux d’entre eux ont d’ores et déjà trouvé preneurs. Pour contacter l’artiste peintre :


Notons encore ceci : la 5e édition du festival Aventiclap aura lieu du 6 au 9 octobre 2022.


Photos : ©Saskia Batugowski ©Joan F. Husson ©Raphael Fleury

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